De nombreuses possibilités existent en matière de recrutement, d’insertion ou de maintien dans l’emploi pour œuvrer en faveur de l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Focus sur 3 d’entre elles.
En 2007, STMicroelectronics a initié la création d’un premier dispositif d’alternance à destination de demandeurs d’emploi handicapés sur le site de Rousset (Bouches-du-Rhône). Près de 10 ans plus tard, le groupe électronique poursuit la démarche avec le programme FIAM (Formation Inter d’Adaptation aux Métiers), un dispositif de formation en alternance inter-entreprises de 21 mois, visant à intégrer des personnes en situation de handicap dans le secteur de l’industrie. Le bilan de la 1re session pilote menée en 2018 est très satisfaisant, avec 8 alternants accompagnés au sein de 5 entreprises dont 3 PME et une ETI et 100 % de réussite aux deux CQP (conducteur d’équipement industriel et pilote de système de production automatisée). « Une formation de près de deux ans en alternance est un engagement fort et un pari, aussi bien pour des candidats qui ont des profils très variés, que pour l’entreprise qui investit pour leur réussite. À chaque nouvelle étape de notre démarche, tout est pensé pour sécuriser les cursus au maximum. Pour preuve 5 alternants se sont vu proposer un CDI immédiatement à l’issue de la formation » explique Claude Boumendil, coordinateur du programme FIAM.
Favoriser l’autonomie des personnes en situation de handicap mental (trisomie 21, troubles cognitifs, psychiques, autisme) et les préparer à intégrer une entreprise ordinaire, c’est la vocation de la Fondation Amipi-Bernard-Vendre. Réparties entre les Pays de la Loire et la région Centre, ses 6 usines de production, d’apprentissage et d’insertion emploient aujourd’hui entre 650 et 750 opérateurs en situation de handicap, dans une activité de câblage électrique, destinée principalement à l’industrie automobile. La pédagogie de ces usines apprenantes repose sur le travail manuel et l’imitation des tâches : « la répétitivité des sollicitations cognitives développe les synapses du cerveau, qui est d’une grande plasticité, et peut en créer des nouvelles », explique Jean-Marc Richard, président de la Fondation. Les opérateurs sont accompagnés pour développer un savoir-être, des compétences et à terme, l’autonomie. Chaque année, 15 personnes quittent les usines pour rejoindre une entreprise classique.
Partenaire privilégié des entreprises en matière de politique handicap, les Pôles formation UIMM s’adaptent à leur situation respective pour proposer des pistes d’actions concrètes. Cet accompagnement, qui prend appui sur un diagnostic complet, peut amener à repérer des collaborateurs en difficulté professionnelle suite à l’apparition ou à l’aggravation d’un handicap. Des solutions existent pour maintenir dans l’emploi ces collaborateurs afin de conserver les compétences développées dans l’entreprise. « Si l’état de santé d’un collaborateur a un impact sur son emploi, la démarche de reconnaissance de qualité de travailleur handicapé peut être un outil au service du maintien dans l’emploi » explique Corinne Dubois, conseillère entreprise au Pôle formation UIMM Lorraine. Le médecin du travail, en confidentialité avec le salarié, pourra établir des préconisations d’aménagements techniques ou organisationnels (adaptation du matériel, aménagement du poste ou du temps de travail etc.). L’Agefiph pourra aider les employeurs à financer les aménagements nécessaires à la compensation du handicap.