Pôle emploi a diffusé courant avril les résultats de son enquête sur les besoins de main d’œuvre pour l’année 2019. Plusieurs centaines de milliers d’établissements ont été interrogés, avec un total de près de 2,7 millions de projets de recrutement recensés pour l’année en cours, soit une progression de 15 % par rapport à 2018. La métallurgie n’échappe pas à ce mouvement d’ensemble, avec une hausse sensible des besoins mentionnés par les chefs d’entreprise et des difficultés rencontrées toujours plus prégnantes.
Malgré une activité et des perspectives industrielles un peu moins porteuses, les projets de recrutement ont bondi de 22 % dans la branche en 2019. Hors intérim et bureaux d’études, ils approchent ainsi des 100 000, un record. Les régions concentrant le plus de projets dans la métallurgie sont situées dans le grand Ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire), la moitié Nord (Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie), le Grand Est et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Du fait d’un tissu industriel un peu moins développé, les besoins apparaissent relativement moins nombreux en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine et en PACA et sont principalement regroupés en Haute-Garonne, en Gironde et dans les Bouches-du-Rhône. Du côté des métiers recherchés, les professions de la mécanique et du travail des métaux (soudeurs, chaudronniers, usineurs, ajusteurs, etc.) constituent plus de 40 % de l’ensemble des projets dans la branche, devant les ingénieurs et cadres (environ 12 %), l’électricité-électronique (10 %) et la maintenance (8 %).
Comme c’est le cas depuis plusieurs années, la progression des intentions d’embauche dans la métallurgie s’accompagne d’un renforcement des tensions rencontrées par les entreprises. Au total, ces dernières anticipent des difficultés pour plus de 58 % de leurs projets, soit une augmentation de près de 4 points par rapport à 2018. Au niveau géographique, des tensions sont observées sur l’ensemble du territoire (82 % de projets difficiles en Vendée, 78 % dans les Yvelines, 74 % dans la Loire, etc.). Certains départements sont particulièrement concernés alors qu’un nombre restreint d’embauches y sont anticipées. C’est notamment le cas de Belfort (250 projets, 93 % jugés difficiles), des Pyrénées-Orientales (350 projets, 84 % de difficiles) ou de la Nièvre (130 projets, 82 % de difficiles). Parmi les métiers les plus concernés, ceux d’opérateurs restent surreprésentés : les difficultés concernent autour de 80 % des besoins de recrutement de régleurs, tuyauteurs, chaudronniers, soudeurs, techniciens de la maintenance, ou peintres industriels. Les métiers d’ingénieurs et cadres, auparavant moins concernés, affichent désormais eux aussi un ratio élevé : 70 % dans la R&D, 61 % pour les technico-commerciaux et 57 % dans la production. Tous secteurs confondus, les établissements qui envisagent de recruter cette année mentionnent comme principal motif de difficulté la pénurie de candidats (79 %) suivi de l’inadéquation du profil de celui-ci (77 %). Ces deux modalités s’inscrivent en léger repli mais demeurent à des niveaux particulièrement élevés alors que le taux de chômage ressort encore à 8,5 % en France métropolitaine, soit environ 2,5 millions de personnes.