Marquant bien souvent l’entrée dans le monde professionnel, la recherche d’un contrat d’alternance est un moment important pour tous les candidats. Sébastien Gagnol, directeur des ressources humaines de SN Auvergne Aéronautique (groupe Figeac Aero), employant 250 salariés dont une dizaine d’apprentis à Clermont-Ferrand, donne ses conseils pour bien appréhender cette étape.
Quel est l’intérêt pour les entreprises de se tourner vers l’apprentissage ?
Pour les entreprises, l’apprentissage est un moyen de détecter les talents et de les former à leurs propres outils et procédés de production. Sur des métiers en tension, l’enjeu est de les fidéliser. Chez SN Auvergne Aéronautique, nous mettons l’accent sur les métiers de soudeurs, chaudronniers et ceux du Contrôle Non Destructif où les difficultés de recrutement sont nombreuses.
Quel est le processus de recrutement que suit un candidat ?
À cette étape de leur carrière, l’idée est de leur montrer comment fonctionne le marché du travail. C’est pour cette raison qu’un CV et une lettre de motivation sont souvent nécessaires, même si ce n’est pas là que s’opère la sélection.
Il s’ensuit un contact téléphonique. Ce premier contact est très important. Le recruteur peut déjà déceler un intérêt de la part du candidat. Un second entretien plus détaillé dans l’entreprise permet à l’aspirant apprenti d’appréhender les lieux et au recruteur de mieux cerner sa personnalité et ses aspirations.
Il peut arriver que le jeune candidat soit convoqué à des tests pratiques selon son niveau. Pour des débutants, les compétences ne sont pas le critère principal. L’attention du recruteur se porte principalement sur les savoir-être. Il regarde notamment le potentiel d’évolution, la capacité à comprendre les consignes, à poser des questions… La persévérance est également un point clé, car il faut au moins 4 années avant qu’un chaudronnier ne maîtrise les techniques du métier.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune en recherche d’un contrat d’apprentissage ?
Premier conseil pratique : adresser sa candidature au bon moment. Les entreprises commencent généralement à anticiper les recrutements de septembre entre avril et mai. Adresser sa candidature avant, c’est prendre le risque qu’elle soit oubliée.
Le second, c’est de démontrer de l’intérêt. Le recruteur doit percevoir la curiosité et la motivation du candidat. Il est important qu’il soit dans une démarche d’écoute active. La motivation d’un candidat se mesure de plusieurs manières. Par exemple, j’apprécie quand un jeune reprend contact avec l’entreprise en appelant ou en se rendant sur place après avoir candidaté. À ce moment-là, le CV revient au-dessus de la pile.
Enfin, le candidat doit être respectueux notamment auprès de ses collègues qui lui apprendront le métier et faire preuve de savoir-vivre. Deux qualités qui ne sont pas spécifiques à l’apprentissage.
Qu’attendent les entreprises d’un jeune lors de ses premiers jours ?
Les premiers jours sont souvent consacrés à l’administratif, la visite des ateliers, la rencontre avec son chef d’équipe, d’atelier et ses collègues. C’est plutôt une semaine d’observation et de prévention, particulièrement concernant les machines. Ce que les entreprises attendent, c’est de confirmer ce qu’elles ont ressenti dans le processus de recrutement : l’intérêt, la motivation et l’intégration au sein de l’équipe.
En ce qui nous concerne, si nous le pouvons, nous proposons aux futurs apprentis de rejoindre l’entreprise en CDD en amont durant la période estivale. Ils exercent des missions moins complexes que celles qui leurs seront confiées et dans des équipes différentes. Cela leur permet de faciliter leur intégration.
L’alternance, un modèle qui a le vent en poupe dans la branche de la Métallurgie qui comptait 80 000 alternants en 2023.