Une formation en alternance au métier d’ingénieur cyberdéfense

A Vannes (Morbihan), une formation en alternance prépare de futurs spécialistes des cyberattaques. Un métier d'avenir très recherché par les entreprises.

Les ingénieurs en cyberdéfense ont pour mission de protéger les infrastructures des domaines stratégiques de l’État, comme la défense, l'environnement, les transports, etc., mais aussi les industries ou les PME désireuses de sécuriser leurs données et activités numériques. Depuis trois ans, il est possible de se former en alternance à ce métier, grâce au Pôle formation UIMM Bretagne en partenariat avec l’Institut des techniques d'ingénieur de l'industrie, l'ENSIBS (École Normale Supérieure d’Ingénieurs de Bretagne Sud) et l’Université Bretagne Sud. À la clé, un métier en plein développement aux débouchés divers.

 « Le secteur de la cyberdéfense explose ! Nous en avons de plus en plus besoin, étant donné la place grandissante du numérique dans nos vies », explique Charles Préaux, directeur de la formation. « Les débouchés sont tournés vers le développement en sécurité d'applications, en sécurité réseaux, en accréditations, en audit, conseil, etc. »

« Le secteur de la cyberdéfense explose ! Nous en avons de plus en plus besoin »

Une formation en alternance

Cette formation de trois ans s’effectue en alternance entre école et entreprise, après la signature d’un contrat d'apprentissage. Seule école habilitée par la CTI (Commission des titres d’ingénieur)* à proposer ce cursus spécifique, l'ENSIBS propose deux voies d'admission, sur dossier, en première année ou en deuxième année. « Les profils sont assez variés », souligne Charles Préaux, « nous recrutons principalement du côté des DUT informatique et réseau télécom, mais également en GE2I** sécurité du domaine industriel. »

Une fois le dossier accepté, le processus d'admission comprend un test de personnalité, un entretien de motivation et une enquête de sécurité. « C'est le même type d'enquête qui est réalisé quand on entre dans la police », explique le directeur, « l'idée est de vérifier que l'étudiant n'a pas de casier judiciaire et qu'on peut lui faire confiance, c'est un aspect essentiel dans le métier ! » Autrement dit, l'éthique vaut comme toutes les autres compétences pour intégrer cette formation.

Un secteur qui recrute !

Sébastien Le Corre, étudiant en 3e année, a postulé après un DUT informatique siuvi à Vannes à l’Université Bretagne Sud. « La sécurité informatique m'a toujours intéressé », raconte-t-il, c'était l'occasion de participer à une formation nouvelle, dans un secteur aux perspectives professionnelles importantes. » De fait, alors même qu'il n'est pas encore diplômé, Sébastien a déjà reçu plusieurs offres d'emploi. « Nous avons la sensation d'être attendus sur le marché du travail, ça fait plaisir ! »

Avec plus de 200 entreprises partenaires, la formation est suffisamment bien implantée pour qu'il soit assez aisé de trouver une entreprise d’accueil pendant le cursus.

En contrat d'apprentissage chez Orange, Sébastien a eu la chance de voir son poste évoluer au fur et à mesure de sa formation. « J'ai d'abord été intégré aux équipes développement pour sensibiliser les salariés aux problématiques sécurité liées au mobile, ensuite on m'a confié un poste de consultant en audit technique », explique le jeune homme. Une mission qui est toujours la sienne aujourd'hui. « Concrètement, mon travail consiste à tester la force de la sécurité d'un site web par exemple, ou à gérer une situation après une cyberattaque, en interne ou chez des clients ».

Intéressé par la technique du poste, Sébastien a énormément appris en relation-client :« s'adapter au public, c'est une grande partie de mon travail, sachant que des problèmes de sécurité sont souvent dus à des erreurs humaines. » Une remarque qui renvoie aux compétences attendues pour réussir cette formation exigeante. « C'est une formation scientifique mais aussi humaine », explique Charles Préaux, « à côté des matières techniques, comme l'informatique, les télécoms, l’électronique, le génie industriel, on trouve aussi du droit, du management stratégique. L'idée est que les étudiants acquièrent une vision du monde et de ses enjeux stratégiques. »  En tout, ce sont quelques 600 heures de cours que l'étudiant suit chaque année.

* La CTI délivre une habilitation garantissant la qualité du titre d’ingénieur à partir d’un cahier des charges précis

**Génie Électrique Informatique Industriel

Article réalisé en partenariat avec l'Étudiant

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