Prieur Sports fournisseur de champions olympiques

Avec 123 médailles au compteur, l’escrime est la discipline la plus récompensée du sport olympique français. Une excellence sportive qui s’appuie sur le savoir-faire industriel de plusieurs entreprises de la métallurgie. Prieur Sports est l’une d’entre elles. Fondée en 1788, l’entreprise de Côte-d'Or est le plus ancien équipementier de matériel d’escrime sportive au monde. En 2024, elle accompagnera les équipes de France d’escrime pour s’installer au sommet de l’olympisme français et international.

Des capes, des épées et des masques de fer. L’histoire a tout d’un roman. Pourtant, c'est celle d’une petite entreprise de 10 salariés située à Genlis, entre Dijon et Dole. Fondée au crépuscule de l’Ancien Régime, Prieur Sports produit et distribue des tenues d’escrime, des armes, du matériel de piste, et des masques de fer pour la pratique de l’Escrime.

« Des champions comme Yannick Borel nous font confiance »

Au fil du temps, elle a équipé plusieurs générations de maîtres d’armes et de champions olympiques. Une histoire qui s’affiche fièrement dans sa boutique parisienne « où tout un mur est dédié à l’histoire de Prieur ». Le clou de la collection ? « Une lettre du double champion olympique de 1924 à Paris remerciant la maison Prieur pour la qualité de ses produits » raconte Didier Contrepois, escrimeur passionné qui a repris l’entreprise il y a 10 ans. « Aujourd’hui, ce sont des champions comme Yannick Borel qui nous font confiance et viennent demander à notre armurier de préparer leurs armes avant les grands rendez-vous ! »

Boutique Prieur Sports-Paris

« Tout ce qui existe dans l’escrime sportive a été inventé par Prieur »

Car, depuis son premier brevet en 1844, l’entreprise reste une référence mondiale. « On s'est rendu compte, à travers les brevets que l'entreprise avait déposés, que tout ce qui existe aujourd'hui dans l'escrime sportive avait été inventé par Prieur », retrace le dirigeant.

Une histoire riche qui n’interdit pas à l’entreprise de se tourner vers l’avenir. Bien que les règles du jeu évoluent assez peu, le matériel, lui, connaît des réglementations très contraignantes qui obligent à innover. Des questions de sécurité, notamment pour les masques et les tenues textiles. « Nous recherchons l’équilibre entre la légèreté et la sécurité. Si une lame venait à transpercer un de nos équipements, cela provoquerait un drame pour l’escrimeur comme pour l’entreprise. » Pour éviter cela, elle améliore continuellement son processus de fabrication. L’achat d’un robot de soudage et une collaboration avec le Pôle d’excellence industrie 4.0 du Pôle formation UIMM 21-71 sont ainsi en réflexion.

Le matériel de piste s’est quant à lui électrifié avec l’apparition des divers capteurs électroniques chargés de déterminer les touches. « Cela parait difficile à concevoir mais il faut développer des systèmes informatiques, sur le Bluetooth… afin d’éviter qu’un spectateur n’allume un voyant avec son téléphone”, comme l’explique le champion du monde vétéran d’escrime.

En quête de médailles et d’un nouveau souffle

Après une période difficile qui a vu l’entreprise proche de disparaître et être reprise en 2014, Prieur Sports poursuit sa remontée sur les pistes d’escrime et dans la compétition mondiale. La marque s’affiche depuis 2021 comme équipementier officiel de la Fédération Française d’Escrime.  Le début d’un renouveau pour Didier Contrepois dont l’ambition se tourne vers l’international où il est convaincu que l’entreprise « n’a pas encore tout à fait retrouvé la place qui pourrait être la sienne à l’échelle mondiale. »  L’objectif est fixé : faire plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’export notamment grâce à l’essor de la discipline en Asie et aux États-Unis.

Les Jeux olympiques de 2024 devraient y contribuer. L’escrimeur vétéran table sur une croissance de 30% du nombre de pratiquants en France. « L’escrime vit au rythme des jeux, Prieur aussi. »

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