« Je suis #Fière de faire partie d’un groupe d’hommes et de femmes qui font avancer une industrie »

A l’occasion de la Semaine de l’industrie, nous partons à la rencontre de femmes exerçant leurs talents dans l’industrie. Baptisée #Fières, cette série a donc pour objectif de donner la parole à ces femmes inspirantes et fières de faire partie de l’industrie française. Nous démarrons cette série avec Audrey Taisant, 40 ans, qui après 16 ans dans le domaine social s’est reconvertie dans la maintenance des systèmes industriels.

Audrey, racontez-nous votre reconversion et ce qui l’a motivée ?

J’ai d’abord travaillé plusieurs années dans le domaine social, en association et pour la Caisse d’allocations familiales (CAF) de Saint-Dizier. La question d’une reconversion s’est posée à ce moment-là. En effet, j’aimais rendre service aux gens, les aider dans leurs démarches et me sentir utile. Mais mon métier empiétait souvent sur ma vie privée. Je ne me voyais plus supporter cette charge mentale encore longtemps. J’avais aussi besoin de trouver une concrétisation physique à mon métier.

J’ai donc choisi de me reconvertir dans l’industrie, qui m’attirait. On m’a proposé de préparer un Certificat de qualification professionnelle de la métallurgie (CQPM). Grâce à cette formation, j’ai appris toutes les bases en mécanique, électricité, pneumatique et hydraulique avec le Pôle formation UIMM de Saint-Dizier.

A la fin de ce CQP, j’avais encore envie d’apprendre, et l’UIMM m’a proposé de m’inscrire en BTS. Aujourd’hui, je travaille chez Saint-Gobain PAM Building, à Bayard-Sur-Marne (52), où je suis technicienne-préparatrice maintenance.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre nouvelle activité ?

Ce qui me plaît le plus c’est d’apprendre. Et, dans ce domaine, c’est une évolution permanente. Demain, la maintenance aura encore évolué et j’ai envie d’accompagner cette évolution, de la rendre plus simple et accessible pour les salariés, et de contribuer à améliorer les conditions de travail.

Par ailleurs, le Pôle formation UIMM m’a proposé de devenir ambassadrice des métiers de l’industrie et j’ai accepté. Je vais être amenée à promouvoir les métiers de l’industrie auprès de différents publics.

Pouvez-vous nous décrire les conditions de travail dans l’industrie aujourd’hui ?

Je travaille 37h par semaine avec beaucoup de flexibilité. On ne m’a jamais reproché ma vie de famille, au contraire. La DRH est une femme, la technicienne process aussi et on vient d’embaucher plusieurs femmes au pôle production. Chez Saint-Gobain PAM Building, beaucoup de femmes occupent d’ailleurs des postes à responsabilités.

Les femmes ont envie de prouver qu’elles sont capables. Avec nos collègues masculins, il y a une vraie relation de confiance, et ça fait du bien. Ce qui compte, ce n’est pas le genre, mais les compétences. Aux femmes qui n’oseraient pas franchir le pas et travailler dans l’industrie, je dis : “foncez !”

Quels atouts peuvent faire valoir les femmes selon vous ?

La patience et l’écoute ! On a d’ailleurs souvent des collègues masculins qui se confient à nous, et pas qu’à propos de la maintenance ! En tant que femme, je suis très fière d’avoir trouvé ma place dans l’industrie. Aujourd’hui, je fais partie d’un groupe d’hommes et de femmes qui font avancer une industrie et qui permettent à une usine de travailler.

Y a-t-il une femme qui vous inspire dans la vie ?

Difficile de n’en citer qu’une parmi toutes les femmes qui se sont battues pour leur droit, pour la science ! Mais j’ai une admiration particulière pour les femmes douées en mathématiques.

Qu’est-ce que vous voudriez voir changer dans l’industrie ?

J’aimerais qu’on accompagne davantage les jeunes filles, dès le collège, pour leur montrer qu’elles sont capables d’intégrer une école d’ingénieur et que les entreprises ne demandent qu’à les accueillir.

Quel conseil donneriez-vous à une femme active qui serait tentée de se reconvertir dans l’industrie ?

Il faut oser se lancer. C’est un défi, mais un beau défi. Oser, c’est montrer qu’on est capable et faire un pied de nez à ceux qui en douteraient.

Retrouvez le témoignage d’Audrey dans #ParlonsVrai

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