Bâtir le monde de demain. L’ambition est à la hauteur de la position stratégique que Nathalie Collignon occupe. Ingénieure chimiste de formation, directrice de l’innovation chez Orano, elle distille une culture de l’innovation aux 17 000 collaborateurs de ce fleuron du nucléaire. Sa passion et son engouement pour faire naître la nouveauté au quotidien lui ont permis d’être la lauréate du « Prix femme de l’innovation » en 2022 de l’Usine Nouvelle.
Si elle ne s’est pas totalement éloignée de l’atome, la matière première sur laquelle Nathalie Collignon agit est autrement plus complexe : l’humain. Sa mission : créer une alchimie entre les commerciaux, les scientifiques, les technologues, les industriels et les managers afin de faire naître de nouvelles opportunités de croissance au sein du groupe. Fil rouge de son parcours professionnel qui l’a conduite à développer de nouveaux services à l’industrie lourde aux quatre coins du monde et des partenariats industriels stratégiques pour favoriser l’innovation industrielle, cette ingénieure chimiste a une vision précise de l’innovation. Elle la définit comme « toute nouvelle solution qui génère suffisamment de valeur pour qu’un utilisateur l’adopte rapidement ».
Pour Nathalie Collignon, toute innovation sert le terrain. Une conviction essentielle pour capter les besoins afin d’y répondre. « Pour chaque projet d’amélioration de la performance, nous partons d’un problème concret que rencontre un collaborateur. Nous sondons souvent des entreprises externes au groupe (startup, TPE, PME, autres grands groupes) et organismes de recherches pour identifier des pistes de solutions complémentaires aux nôtres ». L’ouverture aux écosystèmes innovants, une autre caractéristique indispensable de la stratégie déployée par Nathalie Collignon. « Ce dont je suis la plus fière, c'est d’avoir su, avec mon équipe, impulser une dynamique d’innovation ouverte, tant en matière de coopérations industrielles : on collabore avec des entreprises de toute taille, dont des startup, issues de domaines parfois éloignés du nôtre, qui savent répondre à nos problématiques ou qu’en apport de compétences complémentaires : on se rapproche du monde des designers qui nous ouvrent à une approche plus systémique et sociétale . » La notion d’open innovation trouve ici tout son sens.
Détection des besoins, coopération, expérimentations, exploration de modèles économiques pérennes, chaque projet fait appel à l’envie des salariés de faire bouger les lignes : « Nous les invitons à devenir acteur de l’innovation, quels que soient leurs métiers, leurs compétences, leurs niveaux d’expertise, leurs lieux de travail, en s’appuyant sur les démarches de ‘test & learn fast’ déployées au sein du groupe ». Un esprit cultivé et valorisé par une communication régulière : inspiration, valorisation, partage. « Je crois beaucoup aux rituels pour ancrer l’innovation au quotidien » indique-t-elle. Dans cette logique, elle a déployé des newsletters bimestrielles, des webinaires mensuels, des lieux d’inspiration et de prospective ainsi que des « Innovation Awards » tous les ans valorisant les innovations des collaborateurs, mais encourageant également leur prise de risque.
Déploiement des technologies de l’industrie 4.0 au sein du groupe, recyclage de matières, maitrise des matières complexes, valorisation de matières du cycle du combustible nucléaire, modernisation de services, valorisation de technologies de pointe et de savoir-faire uniques… En 2021, plus de 30 innovations répondant aux 3 piliers de l'entreprise ont ainsi vu le jour. Elles permettent au groupe d’imaginer des perspectives dans de nouveaux secteurs d’activité comme l’économie circulaire, le spatial, la santé ou le nouveau nucléaire.
L’innovation dans l’industrie est fondamentale pour inventer un monde durable. C’est le message que Nathalie Collignon souhaite délivrer aux premiers concernés par les enjeux environnementaux : les jeunes. « Les jeunes d’aujourd’hui sont sensibilisés à ces enjeux, ils ont beaucoup d’idées, de rêves et d’ambitions. Réalisons-les ensemble dans l’industrie et permettons-leur de mettre leur engagement au service du développement des industries à impact. C’est aujourd’hui que se bâtit le monde de demain. » conclut-elle.