Ingénieur de formation, Bénédicte Ganivet travaille depuis 23 ans chez Alstom. Elle a exercé diverses fonctions industrielles et de management au sein du groupe avant de prendre la direction du site d’Alstom au Creusot en janvier dernier. Elle a remporté en 2020 le trophée « Femme de Production » dans le cadre des Trophées des Femmes de l’Industrie de l’Usine Nouvelle.
Qu’est ce qui fait pour vous l’excellence de l’industrie française aujourd’hui ?
La compétence et les savoir-faire individuels et collectifs sont clés. C’est ce qui fait que l’on est capable de faire de l’excellence. L’excellence pour moi, c’est notre capacité à faire des produits d’exception et savoir le répéter.
Notre capacité à innover tant sur nos produits que sur nos process est également fondamentale. Sur nos produits, il s’agit par exemple de tout ce que l’on va mettre en œuvre pour rendre la mobilité plus durable en verdissant et en limitant les consommations d’énergie des trains. Ce sont des innovations continues et la marque de notre savoir-faire. En matière de process, cela consiste à utiliser les technologies de l’industrie 4.0 pour pouvoir mieux simuler et prévoir.
Comment voyez-vous l’avenir du train en 2050 ?
Chez Alstom, nous sommes convaincus que le train est un acteur clé de la mobilité du futur. C’est le moyen de transport collectif le plus sûr et le plus écologique. En 2050, 70% de la population vivra en milieu urbain. Il y aura plus de réseaux de métro, de trams… Dans les zones non urbaines, les trains régionaux, les trains à grande vitesse seront aussi des acteurs du développement des territoires.
Le train a un grand avenir devant lui. Les réflexions menées par notre groupe portent sur le train électrique ou sur les solutions hydrogène avec l’objectif de pouvoir remplacer les trains aux énergies fossiles par des trains à l’hydrogène.
Le train sera plus automatisé qu’aujourd’hui avec des aides aux conducteurs pour réduire la consommation d’énergie, ou pour améliorer le confort des passagers ; la signalisation jouera un grand rôle pour réduire les temps entre deux trains. Nous pourrons avoir des réseaux encore plus denses. Nous croyons aussi que nous aurons dans le futur des systèmes qui feront que toute l’interconnexion des transports et tous les réseaux seront connectés entre eux.
Au regard de votre expérience, qu'auriez-vous envie de dire aux jeunes filles ou aux jeunes femmes n’ont pas forcément le réflexe « industrie » ?
L’industrie est un secteur pour les femmes. Il ne faut pas avoir de doute, on peut s’y épanouir vraiment. Les femmes que je connais qui évoluent dans l’industrie sont ravies car leurs métiers ont du sens et de l’intérêt. J’ai envie de leur dire : « Venez parce que vous allez vous plaire dans le travail, les missions sont intéressantes et l’industrie, on s’y attache » ! Je ne regrette en aucun cas mon choix. Les femmes ont leur place dans l’industrie, tout simplement parce que nous y sommes heureuses.