En recevant la compétition mondiale des WorldSkills en 2024, la France s’apprête à devenir la capitale mondiale de la formation professionnelle. L’ambition ? Faire de l’Hexagone une référence mondiale en matière de formation de jeunes professionnels. Une réussite qui reposera en partie sur les entreprises industrielles selon Bruno Voland, Vice-Président de WorldSkills France en charge des PME/ETI et impliqué à de multiples niveaux dans la compétition.
Pourquoi est-il important que l’ensemble de la filière industrielle se mobilise pour les WorldSkills ?
Avec les finales nationales puis la compétition mondiale, nous avons un magnifique fil rouge qui s’ouvre autour de la formation professionnelle. Le tout dans un contexte où nous n’avons jamais autant parlé de l’industrie et où les tensions de recrutement sont fortes à l’instar de nombreux secteurs. De ce fait, il s’agit de sonner une mobilisation générale pour renforcer l’attractivité de l’industrie. Il faut se saisir de cette occasion pour donner à voir la réalité de ses métiers, notamment auprès des jeunes, filières et formations et aller vers l’excellence. La compétition WorldSkills est idéale pour cela, car ce sont les jeunes qui parlent aux jeunes.
Il y a aussi un enjeu international : celui de montrer le savoir-faire de la formation française. Dans les métiers industriels, nous avons obtenu des résultats positifs lors de la précédente édition, mais nous avons encore une marge de progression.
À cet égard, l’UIMM encourage la filière à se mobiliser à travers un réseau de référents dédié aux WorldSkills mais aussi par son action quotidienne pour susciter l’intérêt des jeunes pour l’industrie et des entreprises pour cette compétition.
En quoi votre entreprise TRA-C industrie s’inscrit-elle dans la compétition ?
Cette année nous avons deux compétiteurs en soudage industriel. Le premier représentera la France aux EuroSkills (compétition européenne des métiers le 5 au 9 septembre 2023 à Gdansk en Pologne). Le second représentera la région Auvergne Rhône-Alpes aux finales nationales (14 au 16 septembre 2023 à Lyon).
Pour arriver à ce niveau, nous avons mis en place un système de formation interne. Nous mettons à disposition des compétiteurs, des coachs, tuteurs qualifiés ainsi que le matériel nécessaire pour qu’ils puissent s’exercer.
C’est le fruit d’un engagement important pour l’entreprise tout comme les jeunes. J’y vois également l’affirmation du rôle sociétal de l’entreprise : celui de transmettre un savoir-faire.
Cet engagement est-il un investissement gagnant-gagnant pour les entreprises ?
Oui, à plusieurs titres. En interne, c’est un formidable générateur de cohésion créant de la motivation et de la fierté pour l’ensemble des salariés. C’est une belle aventure qui leur laisse de nombreux souvenirs. Cette année par exemple, les finales nationales se dérouleront à proximité de l’entreprise. Les salariés y assisteront avec leur famille.
A l’externe, cela renforce également la marque employeur. A terme, cela garantit une meilleure employabilité et donc productivité pour l’entreprise. Enfin, c’est aussi un outil de communication. Quand vous avez un champion cela crée un certain écho médiatique autour de votre entreprise renvoyant à une image d’excellence.
J’invite donc toutes les entreprises quelle que soit leur taille ne serait-ce qu’à parler de la compétition auprès de leurs jeunes et à se rapprocher de WorldSkills France.
Ressentez-vous déjà un engouement particulier autour de Lyon 2024 ?
Oui car de nombreux centres de formation et chefs d’entreprise de la France entière feront le déplacement pour assister aux finales nationales. Le travail de fond auprès des organisations publiques et privées effectué par les référents paye.
Pour 2024 et la compétition mondiale, nous remarquons déjà que des grands groupes industriels se montrent de plus en plus intéressés par le projet. Ils peuvent jouer un rôle important de locomotives pour tirer les jeunes professionnels des PME et ETI vers l’excellence.
Bruno Voland, président de l'UIMM Lyon et vice-président WorldSkills France