Le chef de l’État avait annoncé en décembre 2018 la mise en place d’une mesure exceptionnelle de soutien au pouvoir d’achat des salariés : les primes versées par les entreprises seraient exonérées de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales dans la limite de 1 000 €. Les résultats montrent un recours massif à ce dispositif.
En un peu plus de trois mois, les statistiques diffusées par l’Acoss ont révélé qu’environ 400 000 établissements avaient joué le jeu, soit 20 % de l’ensemble des unités de production du secteur privé. Ils ont versé 2,2 milliards d’euros au titre de la prime exceptionnelle à 4,8 millions de salariés, pour un montant moyen de 400 €. Globalement, les établissements ayant distribué ce complément de rémunération emploient plus de personnel : 32 % de ces derniers comptent plus de 50 salariés. En regard, ce type de structure ne représente que 14 % du total, soit un poids deux fois moins important. De surcroît, ce sont aussi ceux qui offrent les rémunérations les plus élevées : les 20 % des établissements concernés concentrent 44 % de la masse salariale. Au niveau sectoriel, les industries extractives, la cokéfaction-raffinage, les télécommunications et la plasturgie affichent entre 40 et 50 % d’établissements ayant versé une prime, proportion la plus élevée. Dans le même temps, elle s’établit à 7 % dans l’agriculture, 8 % dans les arts et spectacles et 11 % dans l’industrie agroalimentaire. Le montant moyen distribué varie lui entre 228 € dans l’action sociale et 722 € dans la cokéfaction-raffinage.
Le dispositif a été utilisé par 30 % des établissements de la métallurgie (15 600 sur 53 500), lesquels ont versé près de 250 millions d’euros à 520 000 salariés, soit 37 % de l’ensemble des effectifs. Dans la branche, comme dans l’ensemble du secteur marchand, ce sont en moyenne des établissements de taille plus importante et offrant des salaires plus significatifs qui ont fait le choix de verser la prime. Les bénéficiaires ont touché en moyenne 430 €, niveau équivalent à celui observé dans l’industrie et supérieur de 7,5 % à celui du privé, avec toutefois des disparités marquées en fonction des régions et des secteurs d’activité. Ainsi, la part d’établissements ayant versé une prime atteint 37 % dans la fabrication d’équipements électriques et les matériels de transport, contre 26 % dans la réparation et installation. Le montant moyen distribué varie pour sa part entre 398 € dans la mécanique et 483 € dans les équipements électriques. Au niveau régional, la proportion d’établissements ayant octroyé une prime s’inscrit entre 25 % en PACA et 32 % en Auvergne-Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire. La part de bénéficiaires ressort ainsi entre 30 % des effectifs régionaux de la branche en PACA et 43 % dans les Hauts-de-France. Finalement, le montant moyen de la prime dans la métallurgie s’établit entre 365 € en Pays-de-la-Loire et 456 € en PACA.