La consommation a progressé de 1,2 % l’an dernier dans l’Hexagone, rythme équivalent à celui du PIB. Au vu des gains de pouvoir d’achat obtenus, sa hausse aurait pu être plus significative. Le marché du logement, lui, vole de record en record.
La consommation des ménages (qui représente plus de la moitié du PIB) s’est en moyenne raffermie de 1 % l’an en volume lors des dix derniers exercices en France, contre + 2 % lors de la décennie précédente. En 2019, elle a fait un peu mieux (+ 1,2 %) mais ce résultat a quelque peu déçu compte tenu de circonstances exceptionnelles.
Fin 2018, des mesures favorables au pouvoir d’achat étaient mises en œuvre suite au déclenchement du mouvement des gilets jaunes. Leur coût total pour les finances publiques peut être évalué à environ 10 milliards d’euros (dont 8 milliards pour les ménages), auquel il faut ajouter les 4 milliards que représentent les mesures déjà prévues un peu plus tôt (comme la suppression de la hausse des taxes sur l’énergie par exemple). En conséquence, le surcroît nominal des revenus nets des Français est ressorti autour de + 3,2 % en 2019, meilleur résultat depuis onze ans. Celui-ci recouvre notamment une progression de l’ordre de 3 % de la masse salariale elle-même liée au dynamisme de l’emploi, et, une stabilisation des prélèvements fiscaux et sociaux après + 2,5 % en 2018.
Généralement, ce surplus de revenu est injecté à hauteur de 86 % à la consommation et donc de 14 % à l’épargne. Cette fois-ci la répartition s’est sensiblement modifiée : durant les trois premiers trimestres de 2019, 61 % ont été affectés à la première et 39 % à la seconde : dit autrement, le poids de l’épargne a quasiment triplé par rapport à sa moyenne calculée entre 2000 et 2018. L’allocation même de l’épargne a d’ailleurs évolué : les Français ont dirigé les deux tiers de leurs flux d’épargne financière vers leurs comptes courants et leurs livrets bancaires, soit plus du double qu’en temps normal. En fait, l’Insee souligne qu’il faut plusieurs trimestres pour qu’une amélioration du pouvoir d’achat se diffuse à la consommation, de sorte que celle-ci accélérerait à + 1,8 % en 2020, bénéficiant par ailleurs de la réduction de l’impôt sur le revenu dès le 1er janvier (prévision Rexecode).
Si les dépenses de consommation tardent à accélérer, il en est tout autre pour celles relevant de l’immobilier ancien : en juin dernier, les transactions ont pour la première fois franchi le seuil du million de logements en cumulé sur douze mois, contre 830 000 lors des pics précédents, à savoir à l’été 2006 et au début 2012. Le repli des taux d’intérêt associé à un recul de l’apport personnel et à un accroissement de la durée stimulent les emprunts, de sorte que le Haut Conseil de stabilité financière a récemment encouragé les banques à les restreindre.