L’emploi marchand poursuit son ascension en France. Situation inédite depuis l’an 2000, il est favorablement orienté dans l’industrie.
L’emploi salarié dans le secteur privé a progressé de 93 000 au premier trimestre 2019. Malgré le ralentissement de la croissance du PIB en 2018, les créations nettes de postes sont restées relativement dynamiques : + 55 000 par trimestre en moyenne depuis un an et demi. Le glissement annuel atteint + 1,3 %, de sorte que les effectifs atteignent un nouveau record à 17,3 millions de personnes au début 2019.
Au niveau sectoriel, l’amélioration est générale. 36 500 créations ont été enregistrées en un an dans la construction, soit le neuvième trimestre consécutif de hausse, une première depuis 2009. Le tertiaire marchand demeure le principal pourvoyeur d’emplois, avec environ 200 000 postes supplémentaires chaque année. Le commerce, la restauration et les services aux entreprises figurent parmi les sous-secteurs les plus vigoureux ; seuls deux échappent à la tendance d’ensemble : les télécommunications et l’immobilier. De surcroît, après plus de quinze ans de repli, le nombre de salariés hors intérim se raffermit dans l’industrie puisque 3 600 postes ont été créés en moyenne chaque trimestre depuis l’été 2017. Le rebond concerne la grande majorité des sous-secteurs à l’exception de l’automobile et du bois-papier. Une stabilisation est relevée dans le raffinage, la pharmacie et le caoutchouc mais une hausse marquée est à l’œuvre dans l’agroalimentaire, les autres matériels de transport (aéronautique, naval et ferroviaire) et la réparation d’équipements. En réintégrant les effectifs intérimaires opérant dans le secteur industriel, lesquels se sont stabilisés en début d’exercice après un repli en 2018, l’évolution de l’emploi sur un an est marginale.
Depuis la mi-2015 où il s’élevait à 10,5 % de la population active, le taux de chômage diminue progressivement dans l’Hexagone. Il se situe à 8,7 % au premier trimestre 2019 (- 0,5 point sur un an), niveau le plus faible depuis une décennie. La tendance est observée pour l’ensemble des classes d’âges, même si elle paraît moins franche chez les 50 ans et plus. Selon la définition retenue par le Bureau international du travail, 2,6 millions de Français se trouvent actuellement au chômage : c’est près de 500 000 personnes de moins qu’au printemps 2015. A titre de comparaison, en mai dernier notre pays occupait la 25ème place sur les 28 de l’Union européenne, selon les données harmonisées par Eurostat, loin derrière l’Allemagne (3,1 %), les Pays-Bas (3,3 %), la Belgique (5,5 %), le Portugal (6,6 %) ou la Finlande (6,8 %).
Contrairement à ce qui s’était produit dans le passé, le repli récent du taux de chômage ne s’est pas accompagné d’un gonflement du halo - dont font notamment partie les personnes disponibles pour travailler mais découragées et qui sont donc considérées comme inactives par le BIT. En effet, ce dernier regroupe 1,4 million d’individus, au plus bas depuis 2015. Le sous-emploi - c’est-à-dire les personnes à temps partiel souhaitant travailler plus ou celles en situation de chômage technique - a lui aussi nettement reculé. Autre signe qui incite à l’optimisme, le taux d’emploi de la population âgée de 15 à 64 ans se renforce : à 66,1 % au premier trimestre 2019, il inscrit un sommet depuis la création de la série statistique en 2003. Au final, alors que la population active s’accroît en moyenne de 100 000 personnes par an, les créations d’emplois apparaissent suffisamment nombreuses pour absorber cet afflux et permettre au taux de chômage de refluer.