Comprendre l’impact de l’IA sur les personnes et la gestion des entreprises. C’est l’objectif du projet IA@Work – coordonné par le Ceemet et dont l’Institut européen des employeurs (EEI) est partenaire. Il contribue également à développer une compréhension commune des opportunités et des risques liés à l’utilisation de l’IA dans le monde du travail, dans un contexte marqué par l’AI Act et la montée de la gestion algorithmique. Delphine Rudelli, déléguée générale du Ceemet et présidente du Conseil d’Administration de l’EEI, revient sur les enjeux de ce projet européen.
Qu’est-ce que le projet IA@Work ?
IA@Work est un projet européen coordonné par le Ceemet, et réalisé en partenariat avec l’EEI et deux instituts de recherche allemands, IFAA et IW. D’une durée de deux ans et financé par l’Union européenne, celui-ci vise à permettre aux partenaires sociaux européens et nationaux de mieux comprendre les défis, les opportunités et les besoins des entreprises en matière d’intelligence artificielle au travail. Un sujet crucial pour les entreprises et l’économie européenne.
Concrètement, ce projet permettra d’analyser la réglementation européenne sur l’IA (la fiche d’information à ce sujet est déjà disponible). Il évaluera son impact sur le lieu de travail. Enfin, il documentera par des cas d’usage la façon dont l’IA est utilisée au service de la compétitivité ainsi que pour planifier et gérer la main d’œuvre. Début 2026, sera réalisée une analyse des offres d’emploi sur la période 2022-2025 afin de cartographier la demande en compétences en IA dans différents pays, secteurs et groupes régionaux.
Ce projet analysera la réglementation européenne et évaluera son impact sur le lieu de travail et documentera des cas d’usage.
Comment les entreprises, notamment industrielles, sont-elles associées à ce projet ?
Ce projet couvre tous les pays d’Europe et de nombreux secteurs d’activité (travail temporaire, construction, chimie, métallurgie, agriculture, commerce, etc.). Les entreprises industrielles sont au cœur du dispositif via leurs organisations représentatives – Ceemet, UIMM et fédérations nationales d’autres pays européens – qui relaient leurs besoins et retours d’expérience tout au long du projet. Elles contribuent aussi directement à travers des études de cas et des enquêtes permettant de baser les recherches sur des situations réelles et de garantir des résultats opérationnels pour le terrain. Parmi les entreprises de notre secteur qui contribuent figurent de grands groupes comme Airbus et des PMI comme Heuille et fils.
Quelles sont les grandes étapes du projet IA@Work ?
Le projet se déroule sur 24 mois, avec d’abord une phase de cadrage puis de recherche qui comprend l’analyse des réglementations existantes et la collecte de données de terrain, notamment via des études de cas et des enquêtes entreprises. Tout au long du projet, sont organisés des ateliers de restitution et d’échange – deux ateliers intermédiaires à Bruxelles et à Cologne, puis une conférence finale – qui permettront de partager les résultats, de tester nos recommandations avec les partenaires sociaux et de permettre leur diffusion au plus grand monde. Vous pouvez retrouver toutes les informations et livrables de ce projet sur la page dédiée de l’EEI.
Delphine Rudelli, déléguée générale du Ceemet et présidente du Conseil d’Administration de l’EEI.