Quelles innovations marqueront l’industrie dans les mois à venir ? Françoise Diard, chef du service Emploi à l’UIMM La Fabrique de l’Avenir et responsable de l’Observatoire de la métallurgie, apporte son éclairage sur les évolutions qui traversent le secteur.
A quelles grandes tendances l’industrie est-elle confrontée ?
Ce qui change actuellement et changera encore plus les métiers industriels demain, c’est la donnée, ce qu’on appelle communément le « big data ». Derrière ce terme, il est question de la capacité à collecter, à stocker et à traiter en temps réel des flux importants de données. Une fois traitées, ces datas donnent accès à des informations inédites, dont l’exploitation peut permettre à l’entreprise de créer de la valeur en innovant ou en développant de nouveaux services. Le défi réside dans l’analyse et le traitement des informations récoltées, de plus en plus nombreuses, et qu’il faut faire parler ! Dans le domaine de la maintenance, par exemple, le big data permet d’anticiper les usures et les pannes avant qu’elles ne surviennent. C’est un tournant considérable pour l’industrie. De nombreux usages nouveaux verront le jour dans les années à venir en lien avec la donnée et l’intelligence artificielle.
Comment les entreprises peuvent-elle se préparer pour tirer parti de ce potentiel ?
La capacité à déployer une veille constante est indispensable pour une entreprise. Parallèlement, la faculté des professionnels de l’industrie à développer en continu leurs compétences sera bienvenue car ils sont au cœur de la transition opérée par le numérique. De nouveaux métiers à forte valeur ajoutée se développent à la fois dans les grandes entreprises et les PME pour exploiter le potentiel du big data. Il s’agit notamment des métiers de data scientist, de data analyst ou de data engineer, tous au cœur de la valorisation de la donnée. Dans ce contexte d’interconnexion des machines et de circulation de la donnée, la sécurité numérique est un enjeu majeur. Les entreprises sont de plus en plus confrontées au risque de cyberattaques, qui peuvent avoir de lourdes conséquences.
Quelles bonnes pratiques les entreprises peuvent-elles adopter pour se prémunir des risques cyber ?
La branche de la métallurgie a signé pour ses PME un EDEC numérique qui a notamment vocation à sensibiliser les entreprises et leurs salariés quant à leur degré de maturité numérique. Un diagnostic en ligne permet de faire le point à partir d’une série de questions du type : « est-il possible d’utiliser une clé USB trouvée dehors dans mon entreprise ? », ou bien : « comment m’assurer de la protection de mes données quand je fais appel à un prestataire extérieur ? ». Dans le cadre de l’EDEC, les PME bénéficient également d’informations et d’un accompagnement pour s’outiller. Des ateliers destinés à les sensibiliser aux opportunités du numérique sont en cours de déploiement. Toutes les informations peuvent être retrouvées sur le site de l’Observatoire de la métallurgie.