Former sans exclure, accompagner sans enfermer, valoriser chaque potentiel. Telle est la mission des référents handicap présents dans les Pôles Formation UIMM. À l’écoute des apprentis, des familles et des entreprises, ils veillent à ce que la formation soit accessible à tous et que chaque personne trouve sa voie. Nour Mesdari, Référent Handicap au Pôle formation UIMM Eure Seine Estuaire, revient sur le sens et les exigences de cette mission essentielle tant pour les apprenants, leurs proches que les entreprises.
Qu’est-ce qui, pour vous, caractérise une mission de référent handicap réussie ?
Une mission est réussie lorsqu’elle répond à trois critères essentiels : la mise en place rapide d’adaptations de parcours, une information claire et efficace auprès des équipes, et la validation du diplôme, du titre ou de la certification.
Mais la vraie réussite, c’est quand elle ouvre de nouveaux horizons et pousse toujours un peu plus loin les objectifs : offrir à des apprentis la possibilité de poursuivre leurs études toujours plus loin. Bref, permettre à chacun d’aller au bout de son potentiel.
Notre rôle est de créer un environnement où l’on reconnaît les besoins sans jamais confondre la personne et son diagnostic.
Quel sens donnez-vous à votre rôle auprès des apprentis en situation de handicap ?
L’accompagnement des personnes en situation de handicap est une tâche ambitieuse. Les défis rencontrés sont considérables : le monde du travail évolue à toute vitesse et les exigences sont de plus en plus fortes. Pourtant, c’est précisément dans ce contexte que la mission du référent handicap au sein des Pôles Formation UIMM s’inscrit et prend tout son sens.
Chaque apprenant est avant tout un individu avec un potentiel d’évolution, des compétences propres et une histoire personnelle. Notre rôle est de créer un environnement où l’on reconnaît les besoins sans jamais confondre la personne et son diagnostic. L’objectif est de garantir à chacun la possibilité de progresser à son rythme, sans jamais présumer de ses limites.
Chaque parcours est aménagé avec l’assurance que toutes les ressources, adaptations et droits aient été mobilisés avant de conclure qu’une progression n’est pas possible. Même l’échec n’est pas une fin : il peut devenir une étape d’apprentissage et d’expérience.
Une fois la signature du contrat d’apprentissage, le maintien dans l’emploi devient une perspective réelle.
Justement, quels sont les dispositifs et aides disponibles pour les entreprises industrielles ?
Il existe plusieurs dispositifs : aides forfaitaires, contrats d’apprentissage aménagés, accompagnement CAP Emploi, Ressources Formation ou dispositifs de Formation Accompagnée…
Si les grandes entreprises maîtrisent bien ces outils, les plus petites ont souvent besoin d’un soutien plus rapproché. La présence d’un référent handicap clairement identifié, disponible et réactif, rassure et simplifie les démarches. Cette proximité, ce lien humain entre l’entreprise, l’apprenti et les acteurs du handicap, est décisif pour franchir la première étape : la signature du contrat d’apprentissage. Une fois cette barrière levée, le maintien dans l’emploi devient une perspective réelle, à l’image du parcours de Cyril Frébert.
Le référent handicap assure une véritable permanence d’écoute : un point d’appui humain sur lequel l’apprenti sait qu’il peut compter à chaque étape.
Et comment soutenez-vous les jeunes et leurs familles pour sécuriser leur parcours ?
Ce qui vaut pour les entreprises vaut aussi pour les apprentis et leurs familles. La dimension humaine est le fil conducteur tout au long du parcours de formation. Les jeunes ont besoin de tisser un lien de confiance solide avec un interlocuteur disponible. Le référent handicap assure une véritable permanence d’écoute : un point d’appui humain sur lequel l’apprenti sait qu’il peut compter à chaque étape.
Au fil des mois, les interventions se multiplient : formateurs, services supports, secrétariats d’examen… chacun contribue à lever les obstacles et à ajuster les aménagements. Cette collaboration transforme la relation : la crainte initiale se change en confiance, puis en fierté, le jour du diplôme. Ces réussites nourrissent toute l’équipe et donnent la force de recommencer.
Ce n’est pas le handicap qui pose problème, mais la situation qui crée la difficulté. Or, plus les environnements de travail sont numérisés, plus ils deviennent inclusifs.
Les métiers industriels évoluent rapidement. Selon vous, ces évolutions les rendent-elles plus accessibles aux personnes en situation de handicap ?
Oui, incontestablement. L’évolution des technologies rend aujourd’hui les métiers industriels beaucoup plus accessibles. La digitalisation, l’automatisation, le pilotage à distance ou l’analyse de données réduisent les barrières et permettent de travailler dans des conditions mieux adaptées.
Ce n’est pas le handicap qui pose un problème, mais la situation qui crée la difficulté. Or, plus les environnements de travail intègrent les outils numériques et technologiques, plus ils deviennent inclusifs. Ces évolutions profitent à tous, qu’il s’agisse de personnes en situation de handicap ou non.

Nour Mesdari, Référent handicap au Pôle formation UIMM Eure Seine Estuaire