Dirigeant d’une PME d’usinage basée à Saint-Amand-Les-Eaux, Xavier Heuille, ingénieur de formation, intégre l’intelligence artificielle de manière pragmatique dans son entreprise. Loin des fantasmes d’une IA « omnisciente », il partage sa méthode pour passer d’une méfiance initiale à l’identification d’une trentaine de cas d’usage concrets. Il insiste l’importance d’avancer par « petits pas pour éviter les surenchères ».

Comment l’IA s’est-elle concrètement intégrée à votre PME d’usinage, et quels types de cas d’usage avez-vous identifiés ?

Au départ, dans l’industrie, on pense d’abord robotique, pas IA. Mais en explorant le low-code/no-code pour piloter l’entreprise, l’IA est venue naturellement compléter notre réflexion. Très vite, nous sommes passés de « je ne sais pas quoi en faire » à une trentaine de cas d’usage identifiés, comme l’assistance à la lecture de plans, la vérification automatique de certificats ou la formation individualisée. Parfois, le gain n’est pas en temps mais en qualité.

Parfois avec l’IA, le gain n’est pas en temps mais en qualité.

Pourquoi les entreprises s’épuisent-elles souvent sur leurs projets d’IA, et quelle est la stratégie concrète pour un déploiement réussi ?

Avec l’intelligence artificielle, le risque n’est pas de faire trop peu, mais trop vite et trop grand. On a tous rêvé d’une IA qui ferait tout à notre place : lire les plans, chiffrer les pièces, générer les devis… Sauf que ce n’est pas comme ça que ça marche. Si on veut que l’IA nous aide vraiment, il faut la faire progresser pas à pas, sur des tâches ciblées. Résultat : les entreprises s’épuisent et abandonnent. Il vaut mieux découper le problème en petites étapes : un premier module qui décrit les pièces, un second qui analyse les temps d’usinage, un troisième qui suggère des optimisations.

Au-delà de la stratégie technique, quelle est la clé du succès à ne jamais négliger avec ces outils ?

L’autre clé réside dans l’usage professionnel et maîtrisé. Je vois trop de gens utiliser leur compte personnel pour des sujets sensibles. La sécurité des données doit être la première des préoccupations.

IA@Work : un projet européen pour analyser l’impact de l’IA
Xavier Heuille participe au projet IA@Work, coordonné par le Ceemet et dont l’Institut européen des employeurs (EEI) est partenaire. Ce projet d’une durée de deux ans, porte l’objectif de comprendre l’impact de l’IA sur les personnes et la gestion des entreprises au niveau européen. Pour en savoir plus, retrouvez l’interview de Delphine Rudelli, déléguée générale du Ceemet et présidente du conseil d’administration de l’EEI qui coordonne ce projet européen.

Le site du projet

Comprendre l’impact de l’IA sur les personnes et la gestion des entreprises. C’est l’objectif du projet IA@Work – coordonné par le Ceemet et dont l’Institut européen des employeurs (EEI) est partenaire. Il contribue également à développer une compréhension commune des opportunités et des risques liés à l’utilisation de l’IA dans le monde du travail, dans un contexte marqué par l’AI Act et la montée de la gestion algorithmique. Delphine Rudelli, déléguée générale du Ceemet et présidente du Conseil d’Administration de l’EEI, revient sur les enjeux de ce projet européen.

Qu’est-ce que le projet IA@Work ?

IA@Work est un projet européen coordonné par le Ceemet, et réalisé en partenariat avec l’EEI et deux instituts de recherche allemands, IFAA et IW. D’une durée de deux ans et financé par l’Union européenne, celui-ci vise à permettre aux partenaires sociaux européens et nationaux de mieux comprendre les défis, les opportunités et les besoins des entreprises en matière d’intelligence artificielle au travail. Un sujet crucial pour les entreprises et l’économie européenne.

Concrètement, ce projet permettra d’analyser la réglementation européenne sur l’IA (la fiche d’information à ce sujet est déjà disponible). Il évaluera son impact sur le lieu de travail. Enfin, il documentera par des cas d’usage la façon dont l’IA est utilisée au service de la compétitivité ainsi que pour planifier et gérer la main d’œuvre. Début 2026, sera réalisée une analyse des offres d’emploi sur la période 2022-2025 afin de cartographier la demande en compétences en IA dans différents pays, secteurs et groupes régionaux.

Ce projet analysera la réglementation européenne et évaluera son impact sur le lieu de travail et documentera des cas d’usage.

Comment les entreprises, notamment industrielles, sont-elles associées à ce projet ?

Ce projet couvre tous les pays d’Europe et de nombreux secteurs d’activité (travail temporaire, construction, chimie, métallurgie, agriculture, commerce, etc.). Les entreprises industrielles sont au cœur du dispositif via leurs organisations représentatives – Ceemet, UIMM et fédérations nationales d’autres pays européens – qui relaient leurs besoins et retours d’expérience tout au long du projet. Elles contribuent aussi directement à travers des études de cas et des enquêtes permettant de baser les recherches sur des situations réelles et de garantir des résultats opérationnels pour le terrain. Parmi les entreprises de notre secteur qui contribuent figurent de grands groupes comme Airbus et des PMI comme Heuille et fils.

Quelles sont les grandes étapes du projet IA@Work ?

Le projet se déroule sur 24 mois, avec d’abord une phase de cadrage puis de recherche qui comprend l’analyse des réglementations existantes et la collecte de données de terrain, notamment via des études de cas et des enquêtes entreprises. Tout au long du projet, sont organisés des ateliers de restitution et d’échange – deux ateliers intermédiaires à Bruxelles et à Cologne, puis une conférence finale – qui permettront  de partager les résultats, de tester nos recommandations avec les partenaires sociaux et de permettre leur diffusion au plus grand monde. Vous pouvez retrouver toutes les informations et livrables de ce projet sur la page dédiée de l’EEI.

Delphine Rudelli, déléguée générale du Ceemet et présidente du Conseil d’Administration de l’EEI.

Maxime Sanglard, lauréat du Prix UIMM de droit social 2025 pour sa thèse, a consacré ses recherches à la figure du juge prud’homal et à sa transformation contemporaine. Actuellement Attaché de justice, il observe de près la complexité des litiges individuels du travail. Il constate notamment une « gentrification » du contentieux et propose des pistes pour améliorer l’effectivité de la Juridiction prud’homale.

Vous avez consacré vos recherches à la figure du juge prud’homal. Quel est le principal enseignement que l’on doit retenir de votre thèse ?

Ma thèse porte sur « La transformation contemporaine du juge prud’homal ». L’intérêt principal de cette étude pourrait provenir de l’analyse des limites de l’adaptation des juges non-professionnels dans l’institution judiciaire.

60% des employeurs avaient recours à un avocat jusqu’en 2016, cette proportion oscille aujourd’hui autour de 93%

Vous évoquez dans votre travail une « gentrification » du contentieux prud’homal. Que signifie ce terme ?

La « gentrification » se traduit par la place prépondérante de salariés disposant d’une grande ancienneté ou d’une haute rémunération, ce dont témoigne la proportion croissante de cadres devant les prud’hommes.

Cette situation tend au durcissement des procédures et à l’accroissement de la technicité juridique des affaires. Un chiffre édifiant : 60% des employeurs avaient recours à un avocat jusqu’en 2016, cette proportion oscille aujourd’hui autour de 93%.

Quel effet cela peut-il provoquer ?

Cette concomitance avec les réformes étudiées dans ma thèse est une manifestation de la formalisation de l’instance, qui rend le concours de professionnels du droit plus décisif qu’auparavant.

Paradoxalement, cette complexification pourrait expliquer la situation où, malgré une chute significative des demandes, les délais de traitement des affaires n’ont pas été améliorés. Cela interroge l’effectivité du droit social pour les salariés disposant d’une moindre ancienneté.

Quelles propositions concrètes formulez-vous pour y remédier ?

Sans pouvoir toutes les évoquer, je propose diverses améliorations paramétriques, concernant par exemple le dispositif de formation et le droit disciplinaire à destination des conseillers prud’hommes. Il faudrait aussi, sans doute, renforcer la simplicité et l’oralité de la procédure pour les parties se présentant seules, tout en imposant la procédure écrite et la mise en état électronique lorsque les parties sont assistées ou représentées par avocats. Par ailleurs, le régime de l’Audience de Règlement Amiable (ARA) devrait inspirer une réforme de la conciliation prud’homale.

Cependant, ces pistes paraissent modestes face à l’idéal d’une transformation systémique, consistant par exemple à reconsidérer la généralisation de l’échevinage (juridiction composée de magistrats professionnels et de juges citoyens) tant en première instance qu’en appel, dans le sillage des propositions du rapport Marshall. À l’instar du modèle germanique, cette organisation de la justice du travail présenterait l’intérêt de faire davantage cohabiter des magistrats de carrière spécialisés en droit social avec des personnalités issues du monde du travail, dans l’intérêt des justiciables.

Je suis très honoré par cette distinction prestigieuse et par la reconnaissance qu’elle constitue à l’égard de mon travail. J’ai une pensée particulière pour mon directeur de thèse dont le soutien a été inestimable. Je suis également très heureux de l’intérêt que le monde professionnel porte, à travers ce prix, au fonctionnement de la justice prud’homale auquel je suis particulièrement attaché.

Cette vidéo « Décodage », présentée par Frédéric Gonand, professeur à l’Université Paris-Dauphine et conseiller économique de l’UIMM, élargit la focale pour analyser la taxation du capital sous ses différents aspects : comparaison internationale, effets sur la croissance et arbitrage politique. Ce décryptage met en lumière les réalités fiscales françaises et les controverses théoriques qui entourent cet enjeu central.

Face aux débats récurrents sur l’équilibre budgétaire et la justice fiscale, la question de la taxation du capital s’impose de nouveau au cœur des discussions politiques, notamment lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2026.

Quels arbitrages face au risque de freiner la création de richesse ?

L’analyse de la fiscalité du capital révèle une réalité notable : en comparaison internationale, la France taxe déjà le capital (stock et revenu) beaucoup plus que ses voisins européens, se situant notamment près de quatre fois au-dessus de l’Allemagne en termes de pression sur le stock de capital.

Sur le plan économique, la théorie fiscale, soutenue par de nombreux travaux depuis les années 80, considère traditionnellement que taxer le capital est plus préjudiciable à la croissance que taxer le travail, car l’épargne et l’accumulation du capital sont très sensibles à leur niveau d’imposition.

Par ailleurs, l’analyse aborde la question de la redistribution, qui est souvent l’argument principal en faveur d’une taxation accrue du capital. Elle met en parallèle les travaux de Thomas Piketty sur l’augmentation du ratio patrimoine/revenu et ses critiques, soulignant que la taxation du capital vise à cibler les plus hauts revenus où la part du capital est croissante.

En définitive, si la fiscalité locale assise sur le capital (foncier) est jugée économiquement optimale, l’alourdissement de la taxation sur le stock ou les revenus relève avant tout d’un arbitrage politique. Le choix se fait entre la redistribution, qui ne crée pas de richesse, et l’entrepreneuriat, qui crée la richesse qui pourra ensuite être redistribuée.

Les certifications de la métallurgie sont désormais accessibles en Validation d’Acquis d’Expérience sur la plateforme France VAE. Un grand pas vers la simplification de ce dispositif qui valorise et sécurise les compétences des professionnels de l’industrie. On vous explique pourquoi.

La VAE : de quoi parle-t-on ?

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est un dispositif qui permet d’obtenir une certification professionnelle – comme un Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie CQPM ou un Certificat de Qualification Professionnelle Inter-branches CQPI – en faisant reconnaître l’expérience professionnelle et les compétences acquises. Ce droit est désormais plus simple d’accès notamment pour les certifications paritaires grâce à leur intégration dans la plateforme France VAE.

Un processus VAE simplifié et tracé

L’objectif principal de cette intégration est de rendre le processus de VAE pratique et facile à suivre pour l’entreprise et le salarié.

Le rôle de l’Architecte Accompagnateur de Parcours (AAP)

L’AAP devient le guichet unique pour le candidat. Ce professionnel aide à :

Quelles sont les certifications accessibles en VAE et par qui ?

La VAE est un dispositif proposé pour les certifications paritaires de la métallurgie. L’UIMM, en tant que certificateur délégataire de la branche, assure sa mise en œuvre. La démarche peut être initiée par l’employeur ou directement par l’individu (salarié ou demandeur d’emploi) souhaitant faire reconnaître et valoriser ses compétences pour accroître sa mobilité professionnelle.

Sont concernées :

95

certifications sont désormais proposées à la VAE

Pour connaître l’ensemble des titres disponibles, vous pouvez consulter le répertoire sur la plateforme France VAE.

Note importante : D’autres certifications UIMM existent. Toutefois, seules les certifications relevant du champ paritaire sont, pour le moment, accessibles via la plateforme nationale France VAE.

Quels bénéfices pour les dirigeants et les salariés ?

Utiliser France VAE pour obtenir une Certification UIMM est un levier concret pour votre gestion d’entreprise.

  1. Reconnaissance et engagement : valoriser l’expérience de vos collaborateurs est un signe fort de reconnaissance qui améliore l’engagement et contribue à la fidélisation de vos talents.
  2. Sécurisation des compétences : la certification obtenue formalise les savoir-faire acquis. Cela permet de sécuriser les compétences techniques de l’entreprise et d’assurer une meilleure traçabilité des qualifications au sein de vos équipes.
  3. Mobilité interne facilitée : L’obtention d’une certification UIMM (CQPM/CQPI) améliore la mobilité professionnelle de vos salariés, vous offrant plus de souplesse pour la gestion des carrières et des évolutions de poste en interne.

La VAE est désormais plus simple, plus rapide, et mieux encadrée. Elle vous offre un outil fiable pour transformer l’expérience de vos équipes en atout certifié.

Pour en savoir plus sur cette démarche, contactez l’UIMM territoriale la plus proche de chez vous.

Trouver mon UIMM territoriale et initier une démarche VAE

Le 3 décembre 2025, l’UIMM organise à Paris une matinée-débat suivie de la remise du Prix de thèse de droit social UIMM 2025. L’événement réunira experts, universitaires, dirigeants et représentants institutionnels autour d’un thème qui s’impose aujourd’hui comme un enjeu central : l’absentéisme en entreprise. Participation ouverte et gratuite sur inscription.

De quoi l’absentéisme en entreprise est-il le nom ?

La matinée sera rythmée par deux tables rondes qui examineront l’absentéisme sous ses dimensions juridiques, managériales et sociales. Objectif : mieux cerner les facteurs à l’origine du phénomène et partager des expériences concrètes de prévention et de gestion au sein des entreprises.

La matinée s’ouvrira par une introduction de Hubert Mongon, Délégué général de l’UIMM. Puis, plusieurs intervenants croiseront leurs observations et leurs analyses.

Au programme :

  1. Un état des lieux de l’absentéisme dans le secteur privé par Anne-Sophie Godon-Rensonnet (Malakoff Humanis)
  2. Le cadre juridique actuel sera ensuite questionné par Morane Keim-Bagot (École de Droit de la Sorbonne), Yves Laqueille (Cnam, GIM) et David Rigaud (Rigaud Avocats).
  3. Enfin, la réflexion s’élargira aux mesures et pistes de réforme avec Ludivine Broutin (DIMECO), Antoine-Mathieu Nicoli (Assurance Maladie), Julie Roblin (médecin psychiatre) et Jacques Ziouziou (ORANO).
Inscription obligatoire

Valoriser la recherche universitaire

La matinée se poursuivra avec la remise du Prix de thèse de droit social UIMM 2025. Il distingue l’excellence de la recherche universitaire en la matière.

En liant débat d’experts et reconnaissance académique, cet événement souligne la volonté de l’UIMM de nourrir la réflexion collective sur des sujets qui impactent directement la performance économique et sociale des entreprises.

Informations pratiques

Matinée-débat et remise du Prix de Thèse UIMM 2025
Mercredi 3 décembre 2025 – 9h00 à 12h30
UIMM, Paris 17ème
Inscription obligatoire : lien d’inscription

L’UIMM poursuit son engagement en faveur de l’attractivité des métiers industriels avec la publication d’un nouveau « Zoom Métiers » portant sur les métiers de la Recherche et de la Conception réalisé en partenariat avec l’Onisep. À destination des jeunes, de leurs parents et des acteurs de l’orientation, cette publication met en lumière des professions essentielles et accessibles apportant des solutions innovantes aux défis de notre société.

Design industriel, ingénierie de systèmes embarqués, fabrication additive : l’innovation au quotidien

Après un premier Zoom Métier consacré aux métiers de la production industrielle, ce second volet porte sur les métiers de la « recherche et de la conception industrielle ». Il décrypte un secteur où l’ingéniosité se traduit par des réalisations concrètes, allant du système d’alimentation sophistiqué d’un sous-marin aux pièces critiques pour des fours de boulangerie. Ce champ d’action vaste – couvrant le transport, l’agroalimentaire, l’énergie, et bien d’autres – emploie quelques 190 000 professionnels en France.

La publication souligne l’intégration croissante des technologies de pointe (modélisation 3D, électronique embarquée, intelligence artificielle) non seulement pour optimiser la performance des produits, mais aussi pour répondre aux enjeux de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).

La recherche et la conception industrielle sont ainsi devenues des vecteurs de l’innovation durable, intégrant des standards environnementaux élevés dès la phase de conception.

Une diversité de parcours et de talents

Ce « Zoom Métiers » démontre que ces professions sont accessibles par de multiples voies :

Télécharger le "Zoom Métiers"

Événement phare du calendrier des industriels, la Semaine de l’industrie est un grand moment de mobilisation pour les UIMM territoriales, les Pôles formation UIMM et les entreprises. À travers toute la France, une multitude d’initiatives mettront en lumière la richesse, la modernité et les opportunités offertes par les métiers de l’industrie. Objectif : changer le regard porté sur le secteur et attirer de nouveaux talents.

Une programmation pour tous les publics

De la découverte des ateliers aux forums de recrutement, l’industrie s’ouvre largement. Partout, les initiatives locales illustrent la créativité et l’engagement des acteurs du réseau de la métallurgie.

Voir tous les évènements

Immersion et découverte en entreprise

Activités emblématiques de cette semaine, les visites d’entreprises permettent à chacun de plonger au cœur des savoir-faire industriels. L’UIMM de l’Ain organise par exemple un Rallye découverte industrie pour les scolaires et un Rallye emploi industrie avec France Travail pour les demandeurs d’emploi.

Rencontres et orientation

Pour faciliter les échanges entre candidats et entreprises, plusieurs événements sont organisés. En Savoie, la première édition du salon Osez l’industrie rassemble professionnels, jeunes et prescripteurs autour des métiers et des formations. Les Nuits de l’Orientation, déployées notamment en Drôme-Ardèche, Nouvelle-Aquitaine ou Île-de-France, offrent un accompagnement concret aux jeunes en quête d’information pour leur orientation.

Approches ludiques et expérientielles

La découverte se veut immersive et interactive. En Franche-Comté, Explor’Industrie transforme le musée de l’Aventure Peugeot en terrain de jeu industriel. En Île-de-France, des Parcours expérientiels et un Escape Game à la Cité des sciences invitent à expérimenter l’usine du futur. En Occitanie, des Escape Games thématiques (aéronautique, énergies) prolongent cette expérience de manière originale.

Focus : Forindustrie, un Univers Extraordinaire

Forindustrie est une plateforme numérique en 3D, inspirée du jeu vidéo, qui permet aux jeunes et aux demandeurs d’emploi d’explorer les métiers de l’industrie de manière interactive. Le « Grand Défi » propose, sur plusieurs semaines, des quêtes, vidéos et rencontres virtuelles dédiées à la découverte des métiers industriels. Cet événement rassemble chaque année plus de 100 000 participants et génère près d’un million de connexions sur la plateforme.

Voir le site de forindustrie

Un engagement affirmé pour une industrie ouverte à tous

La Semaine de l’industrie consacre une place de choix à la diversité pour que chacun puisse imaginer son avenir dans l’industrie.

Valoriser les parcours féminins

Dans le prolongement du programme « Tu as ta place » initié par l’UIMM, les initiatives se multiplient pour promouvoir la place des femmes dans l’industrie. L’UIMM Drôme-Ardèche organise Entreprise 100 % Industri’elle, un événement de témoignages et de rencontres inspirantes. Le Grand Hainaut propose des visites d’entreprises réservées aux femmes, tandis qu’en Normandie, le programme Parcours IndustriElles invite les lycéennes à explorer les métiers techniques. Le Prix “Trajectoires industriELLES”, décerné dans les Deux-Sèvres, vient récompenser des parcours exemplaires.

Inclure les personnes en situation de handicap

En lien avec la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), plusieurs territoires participent à l’opération DuoDay, notamment en Haute-Savoie et Adour Atlantique. Ces immersions d’une journée permettent des rencontres concrètes et un regard neuf sur les possibilités d’insertion. Des forums spécialisés, comme celui organisé dans la Vienne, complètent cette dynamique. Acteurs de la SEEPH, l’UIMM et son réseau de Pôle formation agissent au quotidien pour faciliter l’insertion dans les métiers industriels, à l’image du parcours de Cyril Frébert.

Former sans exclure, accompagner sans enfermer, valoriser chaque potentiel. Telle est la mission des référents handicap présents dans les Pôles Formation UIMM. À l’écoute des apprentis, des familles et des entreprises, ils veillent à ce que la formation soit accessible à tous et que chaque personne trouve sa voie. Nour Mesdari, Référent Handicap au Pôle formation UIMM Eure Seine Estuaire, revient sur le sens et les exigences de cette mission essentielle tant pour les apprenants, leurs proches que les entreprises.

Qu’est-ce qui, pour vous, caractérise une mission de référent handicap réussie ?

Une mission est réussie lorsqu’elle répond à trois critères essentiels : la mise en place rapide d’adaptations de parcours, une information claire et efficace auprès des équipes, et la validation du diplôme, du titre ou de la certification.

Mais la vraie réussite, c’est quand elle ouvre de nouveaux horizons et pousse toujours un peu plus loin les objectifs : offrir à des apprentis la possibilité de poursuivre leurs études toujours plus loin. Bref, permettre à chacun d’aller au bout de son potentiel.

Notre rôle est de créer un environnement où l’on reconnaît les besoins sans jamais confondre la personne et son diagnostic.

Quel sens donnez-vous à votre rôle auprès des apprentis en situation de handicap ?

L’accompagnement des personnes en situation de handicap est une tâche ambitieuse. Les défis rencontrés sont considérables : le monde du travail évolue à toute vitesse et les exigences sont de plus en plus fortes. Pourtant, c’est précisément dans ce contexte que la mission du référent handicap au sein des Pôles Formation UIMM s’inscrit et prend tout son sens.

Chaque apprenant est avant tout un individu avec un potentiel d’évolution, des compétences propres et une histoire personnelle. Notre rôle est de créer un environnement où l’on reconnaît les besoins sans jamais confondre la personne et son diagnostic. L’objectif est de garantir à chacun la possibilité de progresser à son rythme, sans jamais présumer de ses limites.

Chaque parcours est aménagé avec l’assurance que toutes les ressources, adaptations et droits aient été mobilisés avant de conclure qu’une progression n’est pas possible. Même l’échec n’est pas une fin : il peut devenir une étape d’apprentissage et d’expérience.

Une fois la signature du contrat d’apprentissage, le maintien dans l’emploi devient une perspective réelle.

Justement, quels sont les dispositifs et aides disponibles pour les entreprises industrielles ?

Il existe plusieurs dispositifs : aides forfaitaires, contrats d’apprentissage aménagés, accompagnement CAP Emploi, Ressources Formation ou dispositifs de Formation Accompagnée…

Si les grandes entreprises maîtrisent bien ces outils, les plus petites ont souvent besoin d’un soutien plus rapproché. La présence d’un référent handicap clairement identifié, disponible et réactif, rassure et simplifie les démarches. Cette proximité, ce lien humain entre l’entreprise, l’apprenti et les acteurs du handicap, est décisif pour franchir la première étape : la signature du contrat d’apprentissage. Une fois cette barrière levée, le maintien dans l’emploi devient une perspective réelle, à l’image du parcours de Cyril Frébert.

Découvrir le parcours de Cyril

Le référent handicap assure une véritable permanence d’écoute : un point d’appui humain sur lequel l’apprenti sait qu’il peut compter à chaque étape.

Et comment soutenez-vous les jeunes et leurs familles pour sécuriser leur parcours ?

Ce qui vaut pour les entreprises vaut aussi pour les apprentis et leurs familles. La dimension humaine est le fil conducteur tout au long du parcours de formation. Les jeunes ont besoin de tisser un lien de confiance solide avec un interlocuteur disponible. Le référent handicap assure une véritable permanence d’écoute : un point d’appui humain sur lequel l’apprenti sait qu’il peut compter à chaque étape.

Au fil des mois, les interventions se multiplient : formateurs, services supports, secrétariats d’examen… chacun contribue à lever les obstacles et à ajuster les aménagements. Cette collaboration transforme la relation : la crainte initiale se change en confiance, puis en fierté, le jour du diplôme. Ces réussites nourrissent toute l’équipe et donnent la force de recommencer.

Ce n’est pas le handicap qui pose problème, mais la situation qui crée la difficulté. Or, plus les environnements de travail sont numérisés, plus ils deviennent inclusifs.

Les métiers industriels évoluent rapidement. Selon vous, ces évolutions les rendent-elles plus accessibles aux personnes en situation de handicap ?

Oui, incontestablement. L’évolution des technologies rend aujourd’hui les métiers industriels beaucoup plus accessibles. La digitalisation, l’automatisation, le pilotage à distance ou l’analyse de données réduisent les barrières et permettent de travailler dans des conditions mieux adaptées.

Ce n’est pas le handicap qui pose un problème, mais la situation qui crée la difficulté. Or, plus les environnements de travail intègrent les outils numériques et technologiques, plus ils deviennent inclusifs. Ces évolutions profitent à tous, qu’il s’agisse de personnes en situation de handicap ou non.

Nour Mesdari, Référent handicap au Pôle formation UIMM Eure Seine Estuaire

Cette publication trimestrielle, réalisée par l’UIMM et Rexecode, a pour but de fournir un tableau de bord conjoncturel des prix des principaux métaux industriels. L’analyse repose sur une double approche de prévision : un modèle économétrique basé sur les fondamentaux (offre, demande, stocks) et un algorithme de machine learning sensible aux signaux de marché.

Le rapport trimestriel révèle des dynamiques de marché divergentes pour les trois principaux métaux industriels au troisième trimestre 2025, reflétant la fragmentation des cycles économiques mondiaux.

Cuivre : L’offre minière contrainte soutient les prix

Nickel : L’excédent indonésien maintient la stabilisation

Acier : Plancher atteint en Europe malgré la pression importée

voir l'étude